Plus qu’un magasin, une “instaplace” pensée pour les millennials.
Un lieu d’exception !
Arrivés devant le magasin des Galeries Lafayette des Champs-Elysées, on se retrouve
face à cette immense porte futuriste, presque intimidés à l’idée de la franchir.
On a la sensation de pénétrer au sein d’un très select nightclub new yorkais ! (à cet instant on se dit … Le vigile m’a laissé entrer ? Woah La classe !).
Du luxe, de l’épure, de la volupté… Le vaisseau amiral des Galeries Lafayette est juste sublime. Un design à couper le souffle qui mixe avec justesse l’art déco et le contemporain, en respectant l’histoire du lieu construit entre 1929 et 1931. Un travail d’orfèvre réalisé par l’agence d’architecture danoise BIG (Bjarke Ingels Group).
Pour la petite histoire c’est le fondateur des Galeries Lafayette, Théophile Bader, qui est à l’initiative de la construction de cet édifice, qui confronté à la crise de 1929 doit abandonner le projet immobilier au profit d’une banque américaine qui occupera les lieux.
Un lieu magnifié !
On prend plaisir à circuler dans le magasin, chacune des mises en scène est bluffante.
Par exemple le Showroom des lunettes de soleil qui ressemble à une oeuvre d’art contemporaine.
Les vastes cabines d’essayage unisexes regroupées en un seul endroit, l’absence de shop-in-shop et la mixité de l’offre rendent le parcours client fluide et accessible à l’heure de pointe.
Cerise sur le gâteau, au sous-sol on peut également apprécier les toilettes high-tech, du sur-mesure pour la clientèle asiatique sensible aux wc ultra-innovants).
L’expérience client est plus forte, on laisse libre cours à ses envies et ses impulsions parce qu’il n’y a plus de corners de marque.
Au premier étage, de la mode mais aussi le restaurant confié à Simon Porte Jacquemus. Le café Citron propose de déguster des produits frais sur place. Un lieu estival, qui nous transporte dans une ambiance village du sud avec ses tables en bois et ses pots en terre cuite.
Au menu, de la burrata di bufala, des olives, du tarama, …
Au sous-sol on découvre un sublime espace gastronomique, on y déniche des produits Alain Ducasse, Stohrer, et Yard, et un large choix d’épicerie fine.
Un espace lumineux aux typographies et codes graphiques travaillés.
Une identité forte compose chaque mosaïque illustrée par le designer graphique très urbain Alexis Taieb aka Tyrsa, qui a fait ses armes dans l’univers du graffiti.
On s’y sent bien, les employés sont accueillants et sont habitués à voir défiler les touristes émerveillés par l’écrin qui leur est proposé.
On peut même manger sur place à un tarif très raisonnable pour les Champs (20 euros pour un plat et un dessert) et en profiter pour admirer quelques créations de packaging.
Le digital, à la fois imperceptible et omniprésent.
A l’affût d’innovations et de nouvelles approches de magasin innovant, nous nous demandions où se trouvaient les tablettes tactiles nouvelle génération et autres cabines virtuelles ?
Mais on comprend assez vite que l’enseigne a privilégié une expérience client fluide, avec par exemple des cabines d’essayage sans gadgets digitaux où l’ambiance lumineuse fait que l’on s’y sent bien.
Ainsi on peut connaître immédiatement les tailles disponibles de chaque produit à l’aide de cintres connectés, ou appuyer sur un bouton pour appeler un vendeur (runner) en cabine afin qu’il nous apporte une autre taille ou couleur.
On ne dit plus vendeur mais personal Stylist !
Alliant inspiration et modernité, le magasin inscrit sa dimension relationnelle avec la présence de personal stylists.
La démarche est poussée à son paroxysme puisque les vendeurs sont des vitrines à eux seuls, avec look branché, silhouette ultra-hype, de véritables icônes Instagram. On peut sentir la démarche sous-jacente de recruter, au-delà du rôle de vendeur, de véritables spécialistes qui savent conseiller et inspirer, à l’image des micro-influenceurs.
On a également la possibilité de prendre rendez-vous en magasin avec un personal stylist sans avoir à télécharger une application.
Un parcours résolument fluidifié par la validation de notre achat sans passer par la caisse.
Ainsi nous pouvons régler nos emplettes directement auprès du personal stylist et choisir notre canal de communication favori pour garder contact avec lui (réseau social, sms, …).
De quoi prolonger l’expérience en magasin et nouer une relation de proximité avec votre personal stylist, qui pourra même vous envoyer des photos de nouveaux créateurs en exclusivité.
Un service qui reflète la volonté de fidéliser une clientèle de proximité, plus parisienne, car on peut douter de son utilité pour les clients étrangers de passage en France.
Pari réussi pour ce lieu incontournable et ultra-branché.
L’intelligence et l’harmonie s’invitent dans le parcours client, bien au-delà des simples artifices digitaux. L’expérience phygitale valorise les produits, fluidifie les parcours en s’appuyant sur les bests practices e-commerce.
Petit bémol, plus que jamais ce lieu accentue le côté très select de l’enseigne et peut effrayer une clientèle au budget modeste, qui peut craindre d’oser franchir le portail.
Un concept sur mesure pour les Champs mais sans doute difficile à extrapoler.
Faites l’expérience de revisiter le magasin Haussman, vous sentirez d’autant plus la volonté de l’enseigne de se réinventer.
Article co-rédigé par Cédric Feuillet et David Debec.