Quand les shoppers mettent la pression aux marques et enseignes…
L’argument prix est-il en passe de perdre sa première place parmi les principaux critères d’achat de produits alimentaires ?
Signe des temps, les enseignes et les marques sont placées sous la haute surveillance de consommateurs de plus en plus avertis. Pour preuve le succès de ces applications, dédiées au mieux manger.
- Yuka et ses 7 millions de téléchargements, qui en un clin d’œil vous renseigne sur les qualités nutritionnelles de plus de 500 000 références.
- Buyornot qui trace la responsabilité environnementale de l’industrie agro-alimentaire.
- mais également Shopwise, Etiquettable, …
La grande distribution suit le mouvement avec « Y a quoi dedans », application lancée par Système U qui s’appuie comme Yuka sur la base de données Open Food Fact ou encore Carrefour et son manifeste de transition alimentaire « Act for food ».
De Shopper à influenceur, il n’y a qu’un post !
La prise de conscience collective augmentée de la défiance des consommateurs envers les marques, bouleverse considérablement les mauvaises habitudes de l’industrie agro-alimentaire.
Si l’on prend en considération le fait que 75% des Français déclarent boycotter les marques qui ne tiennent pas leur promesse en matière de qualité*, le rapport de force est en train de s’inverser et le pouvoir change clairement de camp !
D’autant qu’un influenceur potentiel sommeille désormais en chaque shopper et qu’un shopper déçu ne fait pas toujours la différence entre le produit incriminé et la marque.
Ils sont donc 77% de consommateurs à donner un mauvais avis sur la marque suite à une déception*.
Shopper Power !
Pour exemple, la lutte contre l’utilisation de l’huile de palme n’était, il y a quelques années encore, que le fait de quelques ONG en pointe sur le sujet. Sous la pression des consommateurs et de l’opinion publique, la labellisation « sans huile de palme » a gagné sa place dans les linéaires et devient un argumentaire commercial de poids, que de plus en plus de marques ont intégré dans leur territoire de communication.
La trajectoire de l’offre bio est sensiblement la même.
Les consommateurs donnent le ton et la distribution suit.
La GSA qui a tardé à prendre conscience de l’évolution des comportements d’achat sur le bio a laissé émerger de nouveaux acteurs, distributeurs spécialisés, qui se partagent désormais plus de 36% du marché***.
La lutte entre GSA et acteurs de la distribution sélective sur le marché du mieux manger risque d’être féroce et les différentes stratégies à court et moyen termes, intéressantes à suivre.
*Sondage Opinionway pour Veeva
**Etude Havas – Paris Retail Week 2018
*** LSA – février 2019